hey-june

Take a sad Song and make it better.

Mercredi 18 mai 2011 à 20:00

Ouvrier Viticole. Je suis (nous sommes) ouvrier(s) viticole(s). Et ce pour 3 mois (et deux jours). Déjà un mois (moins deux jours) de passés, je suis déjà en semi-ruine. Nous sommes en semi-ruine.


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Le travail en vert. On prépare les vignes à la vidange quoi.


On épampre, c'est-à-dire qu'on enlève les gourmands, les pousses inutiles, qui pompent de la sève pour ... rien. S'il le faut, on laisse un bois de taille, sur le cep, pour la taille de l'an prochain. Encore faut-il que ce bois soit bien orienté.
Facile ? On va dire que ça va, suivant les cépages (et leur âge, précisons-le - voir plus bas -). Sur certains, on doit dédoubler certaines branches. Enlever les branches qui ont une jumelle quoi.
Facile ? Oui, quand la branche n'entraîne pas l'autre branche.

Exemple imaginaire (ou réel, je ne sais pas, j'ai pas compté toutes les branches de tous les pieds de vigne, ouf).

Imaginons un pied de vigne (ça va, pas trop difficile jusque là?). Celui-ci se compose donc du tronc, et des deux "bras".
Sur ce tronc poussent 7 branches. Dont 2 rikiki.

Question :
On enlève quoi ? 
Réponse : Les 7, en prenant bien soin de les couper à ras, et de ne pas oublier ces 2 imbéciles de mini-branches.

Sur les deux bras, il y a 5 branches à gauche, dont 2 sont doubles, et 4 branches à droite, dont 1 est double.

Question : On enlève quoi ?
Réponse : Sur les 5 branches de gauche, on enlève les 2 doubles. Il nous reste 3 branches. Sur les 4 branches de droite, on enlève la seule et unique double, il nous reste aussi 3 branches.

Revenons au tronc. Sur ce tronc se trouve une branche (qui n'est pas là pour faire joli, mais bel et bien pour vous ralentir dans votre boulot, avouons-le. Fourbe.), qui pousse pile sous le bras gauche (sous son aisselle quoi), qui part pile dans le même sens. Cette branche, on ne l'épile pas, on la garde, pour la prochaine taille. Cette branche (ou ce poil - utile, si si ! - sur l'aisselle) servira à créer un nouveau bras. Hé oui, on va lui couper son vieux bras, à la pauvre vigne.


Etat du corps (le nôtre, pas celui des vignes, et puis quoi encore) après cette étape :

Beh ça dépend. Tout dépend de la manière de se poster devant le pied de vigne.
Soit tu mesures 1m10 et tu fais tout debout comme un grand (euh non, petit), et t'as mal nul part (ce rêêêêve bleuuu). Mais là, c'est de l'exploitation de mineurs.
Soit (bis) tu mesures entre 1m49,5 (véridique, cette personne est majeure !) et 3m92 (non-véridique), et là, tu douilles, douilles, douilles. Là, tu as deux possibilités.
Soit (ter) tu te présentes face à la vigne, debout, et tu te baisses. Tu fais donc travailler le derrière des cuisses, un peu les fessiers, mais surtout, cet espèce de dos qui en prend plein la face. Un conseil ? Prendre la position de la femme enceinte quand t'as une pause (o-bli-ga-toire la pause, et surtout vitale !), dos cambré, les deux mains calées sur le bas du dos, comme si on poussait le bas du dos vers l'avant. Ce mal de dos est supportable. Il y a aussi, du moins pour ma part, le mal à la nuque et aux omoplates. Conseil ? Aucun, je cherche toujours.
Soit (quater) (oui, faut suivre !) tu vénères la vigne et tu t'agenouilles/t'accroupies devant celle-ci. En fait c'est surtout pour reposer le dos. Là tu fais travailler tous les muscles, des fessiers au petit orteil (y'a un muscle là ?). Et aussi, tu commences à perdre tes genoux. Tu peux leur dire adieu. Un conseil ? Aucun, si ce n'est de faire du sport, du moins des étirements, du jogging, du vélo, du yoga, pour se détendre.



Une fois l'épamprage terminé, et la vigne poussée, faut pas la laisser croître sans encadrement. Ha non non non non non, surtout pas (Hé non, vous n'êtes pas encore assez fatigués/cassés/épuisés/éreintés [...] !).
C'est là qu'intervient le levage. C'est rigolo, ça. Et en plus, c'est beaucoup moins fatiguant !

Mais en quoi consiste le levage ?

C'est simple. On lève les vignes (oui, je vous l'ai dit, c'est simple). Il ne faut pas oublier que les vignes sont des lianes, les branches ne tiennent donc pas toutes seules en l'air, ce serait trop facile. Pour cela, deux fils de fer sont installés de part et d'autre des premiers et derniers piquets. Ils font donc la longueur d'un rang. Là, votre (notre) travail, c'est de bien insérer toutes les branches ballantes entre les deux fils de fer, et de maintenir ces derniers avec des agrafes. Une agrafe tous les 5 pieds de vigne, à chaque piquet en fait. Et si les branches sont nombreuses et résistantes, il arrive que l'on installe une agrafe entre chaque piquet, donc tous les 2/3 piquets.

Le plus difficile dans tout ça ?

De dénouer les deux fils de fer, tenus en bas pas un lien. Là, il faut tirer d'un coup sec, puis amener le fil vers soi, le remonter et le ramener contre le piquet, sur les 2 clous prévus pour cet effet, ou pas. Pareil de l'autre côté. Tout en prenant soin de ne pas casser de branche durant cette opération périlleuse. Bon, ça arrive, mais il faut apprendre à être soigneux dans son travail. Là, t'insères ton agrafe, et basta, tu passes au prochaine piquet.


Etat du corps : l'épamprage étant musculairement et articulairement assez douloureux, le levage, c'est de la gnognotte. On peut avoir mal aux doigts, au niveau des phalanges, et encore, c'est ridicule.


Vous êtes donc prêts pour la prochaine étape, puisque reposés !


[Prochaine étape que je n'ai pas encore expérimenté.

A suivre !]


Passons aux cas particuliers !
Imagine, t'as un rang à épamprer. Bon, en réalité, t'en as beaucoup plus hein, mais là t'imagines qu'un seul rang. Imagine t'as 20 pieds sur ce rang (cette bonne blague ! T'en as minimum 10x plus en réalité !). Sur ces 20 pieds, tu te retrouves avec un p'tit bout d'chou, c'est-à-dire un vignereau (non ne cherchez pas, ça n'existe pas). Ce mignon petit bout va t'en faire voir de toutes les couleurs, c'est comme les enfants, il faut les cadrer ! Ce mignon petit bout, tu vas devoir le chouchouter. Imagine il a un petit troncounet, et 8 petites branchounettes, dont 2 mignonnes doublinettes. Ha ça t'fait une belle jambe hein !
Bon allez, parce que je suis gentille, je t'explique.

Soit tu ne dois garder qu'une seule et unique branche, soit tu dois en garder deux.

C'est pas (trop) compliqué en soi. Le plus compliqué, c'est quand t'essaie de te relever ... Oui parce que qui dit vignereau/petit bout d'chou, dit bas ! Hé oui !

Dans le cas ou tu ne dois garder que 2 branches, tu commences par visualiser toutes tes branches. Et parce que tout ce qui est petit est mignon (véridique), tu t'attendris devant la première branchounette, la deuxième branchounette, la troisième branchounette. Après, tu les maudits.
Après avoir bien mémorisé l'image des tes 8 branchounettes, tu t'aperçois avec joie et candeur que 2 doubles se sont glissés dans l'ensemble ! Tu les retires soi-gneu-se-ment ! Oui, le vignereau est fragile (comme tes genoux, à ce moment précis). Là, tu re-mémorise l'image de tes 6 branchounettes restantes, et tu cherches, dans le lot, lesquelles semblent les plus jolies (Miss Branche de Vigne 2011 représente) et les plus droites ! Parce que les 2 meilleures se verront décerner les plus beaux morceaux de raffiah que tu détiens ! Oui, tu dois attacher, toujours soigneusement, ces deux canons de la beauté, en bas et en haut minimum, et voire même au milieu, si les p'tites sont rebelles. Une fois le prix accordé, il faut éliminer les pousses moches. Celles qui sont grignotées par les lapins, celles qui sont plus courtes que les autres, celles qui poussent à l'envers.

Après ça, tu te relèves (ou du moins tu tentes, parce que t'as plus de genoux), tu regardes ton pied de vigne, tu regardes le suivant, l'autre d'après, et ainsi de suite, puis les rangs d'après, la parcelle d'après ... Oui, tu nages en plein cauchemar. Tu es dans une parcelle de mignons petits bouts d'vignereaux ...


Etat du corps : proche de l'hécatombe, de la IIIème Guerre Mondiale, du massacre de Tchernobyl, Hiroshima et du 11/09/2001 réunis ... Ton corps est prêt à partir à la casse. Tous les maux s'amplifient. Le dos, les genoux, les omoplates, la nuque, et même, pour certaines cas (dont le mien) les bras. Tu cries au meurtre. L'accusé ? La parcelle de vignereaux.


Ceci est ton dernier souffle.

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Texte écrit sous la tutelle de l'association des A.V.S. (Accusateurs des Vignes Sadiques), avec la collaboration de mes genoux, mon dos, mes omoplates, mes cuisses, tombées dans le combat.

Remerciements : Aucun.

Samedi 14 mai 2011 à 16:30

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Parce que ça fait 10 ans que je veux y retourner.

Vendredi 13 mai 2011 à 20:46

Prendre des somnifères à n'en plus finir, et dormir à n'en plus finir.

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Samedi 7 mai 2011 à 15:51

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Il y a tellement de choses que je dois faire, ou que j'aimerais faire, mais que je ne peux pas. Si seulement l'argent n'existait pas, je ne serais pas dans cet état. Dès que je me retrouve confrontée à moi-même, je suis mal. Je rêve que ma maman soit à côté, et me dise "Reste là, je vais te faire à manger". L'indépendance, je la vis mal, d'un côté. Quand je me retrouve seule face à moi-même, toujours. Je suis mal.
 
Je jalouse les personnes qui ne se retrouvent pas vraiment seules, face à elles-même. Celles qui n'ont pas besoin de se mettre à découvert pour manger. Celles qui peuvent faire ce que je veux faire. Celles qui ont une maman, une famille, proche d'elles, géographiquement parlant. Je veux ma maman à côté de moi. Qu'elle voit que je manque de fer, de vitamines, de tout, qu'elle me fasse cuire une viande rouge, qu'elle me fasse manger autre chose que ces putains de pâtes. Qu'elle me dise "Tu ne vas pas bien, va voir un médecin.". Qu'elle me dise "à table", sans que j'ai besoin de regarder mon frigo en déprimant, en me disant qu'une fois de plus, je mangerais 3 pâtes au beurre. Qu'elle me dise "T'en fais pas, je vais faire la vaisselle". Ouais ça paraît drôle comme ça, mais c'est pesant. J'ai besoin de tant de choses en ce moment, tout en sachant que je ne peux pas les réaliser. Ma santé me préoccupe, j'ai peur d'avoir cette maladie que je ne veux pas (en même temps, qui veut d'une maladie handicapante?), mais faut que j'arrête de râler. Oui mais je ne peux même pas aller voir un médecin. Je ne peux pas manger autre chose que des pâtes, ou des basiques, parce que je n'en ai pas les moyens. Je ne peux pas prendre de l'essence pour aller au travail sans m'en mordre les doigts, parce que tel ou tel chèque important ne passera pas. Je ne peux pas prendre ma voiture sans me dire "Je t'en supplie, tiens le coup, sinon c'est encore plus la merde". Je n'arrive plus à assumer, à m'assumer.
 
J'ai envie de rendre mon tablier et de dire bye-bye.
.
Une seule chose m'en empêche, c'est elle. Parce que je ne veux/peux pas la laisser. Mais en même temps, je la jalouse un peu. Et ça me rend mal, je me déteste, c'est pas humain. Si ça continue je la perdrais, parce que moi-même je me perdrais. Elle a ce que je n'ai pas. Elle peut faire ce que je ne peux pas faire. Je prends sur moi, et je suis heureuse qu'elle puisse accomplir tout ça (chose aussi infime soit elle). J'essaie de ne pas me dire "Putain moi aussi j'aimerai faire ça", mais c'est beaucoup plus fort que moi. Vivement que ça cesse, parce que c'est pesant, lourd, blessant, énervant et je souffre. Je me déteste, au plus haut point. Je me déteste de l'envier, parce que ce n'est certainement pas de sa faute, certainement pas. Mais j'en peux plus de devoir supporter quelque chose qui me met mal. J'ai envie d'exploser, de hurler, de courir à en avoir le souffle coupé et mal au coeur, à m'en évanouir, à dormir des années durant. Mais elle est là.
 
Je suis dans la merde, et je n'arrive plus à assumer. Les découverts s'enchaînent et s'accroissent. Je ne sais pas ce que je vais faire l'année prochaine, ni je serais, ni quand. Avec elle, oui, c'est sûr. Si je ne l'avais pas, je ne sais pas ce que je serais devenue.

Il m'arrive d'avoir les idées noires. Un peu trop noires. Mais je sais que tant qu'elle sera là, je n'irais jamais aussi bas que vont mes pensées. Jamais. Mais j'ai peur. Peut qu'elle se lasse de mes déboires. Peur de lui faire peur. Peur qu'elle aille mal, et tout ça par ma faute.

Je ne peux pas te dire tout ça en face, parce que ça me donnerait l'impression que tout le mal du monde se concentre sur moi. Et tu en subis déjà beaucoup de ma part. Mais je te promets qu'un jour cela cessera. A l'instant, tu viens de me demander si ça allait, je t'ai répondu oui. Mais en fait, non. Mais je ne peux pas te le dire. Quand tu liras ça, peut-être qu'à ce moment-là, j'irais mieux. C'est peut-être pour ça que tu me trouves bizarres.

J'essaie de positiver, de tout positiver. Il faut se battre, toujours, à chaque instant. Mais y'a des moments où je rends les armes, je n'ai plus assez de munitions.

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Vendredi 15 avril 2011 à 11:08

Comment faire pour être parfaite ?

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